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Date de sortie : 10 Septembre 2003
Réalisé par Wolfgang Becker
Avec Daniel Brühl, Katrin Sass, Chulpan Khamatova
Film allemand.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 58min.
Année de production : 2002
Casting complet
Réalisation
Réalisateur : Wolfgang Becker
Acteur(s)
Alex : Daniel Brühl
La mère : Katrin Sass
Lara : Chulpan Khamatova
Ariane : Maria Simon
Denis : Florian Lukas
Rainer : Alexander Beyer
Le père : Burghart Klaussner
Scénario, production
Scénariste : Bernd Lichtenberg, Wolfgang Becker
Producteur : Stefan Arndt
Production
X-Filme Creative Pool, Allemagne, WDR (Cologne, Allemagne) ;Arte (France)
Equipe Technique
Compositeur : Yann Tiersen
Directeur de la photographie : Martin Kukula
Producteur exécutif : Milanka Comfort
Exportation/Distribution internationale
Bavaria Film International (Allemagne)
Distribution : Océan Films, France ; Sony Pictures Classics, U.S.A.

Secrets de tournage
Le scénariste Bernd Lichtenberg
Au printemps 1990, Bernd Lichtenberg vit à Berlin lorsque l’idée du scénario de Good bye Lenin lui vient à l’esprit. Mais il précise :"J’ai eu l’impression que ce n’était pas encore le bon moment, les événements étaient trop récents, le choc trop violent, le temps n’était pas encore venu de filmer cette histoire et j’ai rangé le scénario dans un tiroir." C’est en voyant le film de Wolfgang Becker Das Leben ist eine Baustelle qu’il a eu l’idée de reprendre son scénario et de l’envoyer au réalisateur qui s’est montré immédiatement intéressé.
La chute du Mur de Berlin
La chute du Mur de Berlin est le résultat d’une série d’événements engendrés par la poltique de Glasnot par Gorbatchev dans le bloc soviétique. Première étape : les Hongrois ouvrent leur frontière avec l’Autriche en mai 1989 et les Allemands de l’Est se ruent en Hongrie pour passer à l’Ouest. A partir de là, les manifestations de masse s’enchaînent en RDA et contraignent le Président Erich Honecker à démissionner, laissant le pouvoir à Egon Krenz. Mais la pression de la foule est trop forte : le 9 novembre 1989, les Berlinois de l’Est prennent d’assaut le Mur sans rencontrer de résistance de la part des garde-frontières.
Petite et grande Histoire
Le réalisateur Wolfgang Becker déclare à propos de Good Bye Lenin : "Ce qui était fascinant, c’était de lier cette histoire d’amour filial et totalement privée, avec l’énorme choc provoqué par la chute du Mur, entraînant l’anéantissement de toutes les valeurs avec lesquelles les Allemands de l’Est ont vécu pendant tant d’années, l’idée folle de ce fils qui voulant préserver la vie de sa mère, orchestre un mensonge qui le dépasse, et dans lequel il s’empêtre de plus en plus avec comme toile de fond cet évenement considérable."
Un grand succès en Allemagne
Ce film a remporté un grand succès en Allemagne avec 6 millions d’entrées et a raflé de nombreux prix dans son pays dont celui du Meilleur film allemand, du public, du Meilleur comédien, du Meilleur montage, des Meilleurs décors, du Meilleur second rôle masculin et de la Meilleure musique composée par le Français Yann Tiersen.
La société X-Filme
La société de production X-Filme Creativ Pool a été fondée en 1994 par Tom Tykwer, Wolfgang Becker, Dani Levy et Stefan Arndt avec le but de fonctionner comme la United Artists.
Séance spéciale pour les députés allemands
Une séance de projection spéciale organisée par la société de production a été offerte aux 250 députés allemands au Berliner Kino International.

Critiques Presse
Le Figaroscope - Marie-Noëlle Tranchant
Il y a beaucoup de raisons de courir voir l’excellente comédie de Wolfgang Becker : l’originalité de son sujet (le traumatisme des Allemands de l’Est à l’effondrement de l’Empire soviétique), la qualité de son écriture (un scénario inventif et rythmé signé Bernd Lichtenberg et Wolfgang Becker), sa tonalité doucement satirique, où l’ironie est tamisée par la gravité et la tendresse.
Aden - La rédaction
Un film allemand comme on en a rarement vu, joyeux et mélancolique, parfois acerbe : on dirait une comédie italienne.
Cahiers du Cinéma - Sébastien Bénedict
Voir ainsi la politique comme affaire de seule mise en scène n’est pas nouveau, mais trouve une inédite résonance dans l’espace de la comédie.
Télérama - Jean-Claude Loiseau
Une comédie intelligente, une fable futée, jamais manichéenne.
Les Echos - Annie Coppermann
Le film est d’autant plus séduisant qu’il ne joue jamais la carte de la caricature. Bien ancré sur l’émotion (les personnages de la mère malade et du fils aimant crèvent l’écran) il laisse, aussi, curieusement sourdre comme une nostalgie du temps passé, des valeurs enfuies, solidarité, honnêteté, persévérance...
MCinéma.com - Matthieu Conquet
Plutôt que de céder au plaidoyer politique, Wolfgang Becker s’intéresse avant tout à la vie de ses personnages, au quotidien et à ses repères (...). Un équilibre fragile qui fait du bien.
Le Figaro - Marie-Noëlle Tranchant
A l’opposé de la brutalité communiste, le film refuse de faire du passé table rase, et y gagne en humanité. (...) On comprend le succès en Allemagne de cette excellente comédie à l’écriture originale, bien rythmée, accompagnée d’une bonne musique de Yann Tiersen, qui mérite un aussi heureux destin en France.
Le Parisien - Emmanuel Marolle
Un petit bijou. Le genre de films qui vous prend par surprise. (...) On en sort au bord des larmes, émerveillé par tant de subtilité.
Chronic’art.com - Charlotte Garson
Si la vision du communisme comme douce utopie relève davantage du réservoir de gags que d’une réflexion politique pertinente, le travail scénaristique et les acteurs (dont Daniel Brühl, sosie de l’enfant photographié sur les paquets de chocolat Kinder !) parviennent à rendre ce film attachant.
Studio Magazine - Thierry Cheze
La surprise de la rentrée. Une oeuvre politique juste, légère et brillante.
TéléCinéObs - Martine Noratz
L’idée était astucieuse, drôle et fine à la fois. Dommage que la mise en scène ne suive pas.
L’Express - Christophe Carrière
On peut certes reprocher au film son manque de rythme, qui le dessert fortement dans la dernière demi-heure, mais on n’avait pas vu un tel mordant depuis longtemps.
Libération - Antoine de Baecque
Un modeste essai sur un destin collectif, un regard décalé sur le sentiment d’être exclu de son siècle, un "film d’histoire" comme on ne sait plus en faire en France. Une comédie sarcastique et pas nostalgique sur les ratés de la réunification allemande.
Ciné Live - Grégory Alexandre
Communisme et capitalisme en prennent plein leur grade dans cette comédie douce-amère sur la fin des illusions . Mais l’ensemble est un peu trop factice pour toucher au coeur.
Les Inrockuptibles - Vincent Ostria
L’histoire de l’Allemagne de l’Est réduite à son formalisme kitsch. Plaisant mais inconsistant.

Pistes de travail
• Les personnages
– Faire réagir les élèves en fonction de leur sympathie spontanée.
– Essayer de classer les personnages, en fonction de leur âge, de leur situation sociale, de leur passé, de leur avenir, etc.
– Montrer à quel point ils sont exemplaires de types sociaux, et en quoi ils constituent un échantillon des classes sociales en RDA.
– Quels seraient les types manquants ? Pourquoi ?
– Peut-on en déduire des différences par rapport à nos sociétés occidentales (penser au père) ?
Evolution
– Discerne-t-on une évolution chez chacun des personnages ? Chez Tous ?
– Les classer en fonction de cette évolution.
– Montrer que les personnages “figés” servent de faire-valoir à ceux qui évoluent.
– En quoi ces derniers sont-ils emportés comme des particules atomiques sans qu’ils ne puissent agir sur leur mouvement ?
• Les récits
– Faire prendre conscience du rôle de la voix du narrateur.
– Demander de la situer dans le “timing” du film.
– Montrer comment il raconte plusieurs histoires à la fois, simultanément : celle de la RDA (de 1978 à 1990), de sa mère, de son amour avec Lara, de sa sœur Ariane, etc.
– Comment s’entremêlent ces différents récits ? Faire un tableau chronologique de ces différents récits. Sans doute y découvrira-t-on des interférences auxquelles on n’a pas pensé en voyant le film.
• La distorsion progressive avec la réalité historique
– Noter au fur et à mesure les libertés que prend Alex avec la vérité : du plus simple (le voisin parti en Hongrie) aux plus énormes (Coca-Cola comme invention d’Allemagne de l’Est, immigrations massives en provenance de l’Ouest, Jähn président).- Qu’est-ce qui, à chaque fois, les justifie scénariquement ?- N’est-ce qu’un mensonge ? N’est-ce pas d’avantage l’expression d’un désir, d’un rêve, la réalisation d’une utopie ?
• Mise en scène / Mise en images
– Montrer comment plusieurs types d’écritures coexistent dans le film : une mise en scène de type “nouveau naturel”, des montages d’archives, des reconstitutions parcellaires de souvenirs, des mouvements de foule dans la grande tradition du cinéma russe, etc. Une écriture qui “crée” du réel (effet poétique).
– Comment ces séquences interfèrent-elles avec celles (extraits TV, actualités “bidonnées”) qui sont censées montrer le réel, vrai ou faux ? (effet phatique)
– Prendre un ou deux exemples, et analyser en détail les manipulations opérées par Denis.
– Amener à réfléchir sur la différence des médias Cinéma/TV.
– Comment chacun à leur manière manipule-t-il la réalité ?
– Comment l’un comme l’autre, à la fin, nous font-ils comprendre les questions que le film soulève en profondeur ? L’un plus par la sensibilité et l’émotion, l’autre plus par le discours et le plaisir de la construction dramatique ?
– La fonction de la musique mérite une attention toute particulière.
• L’Histoire
– Retracer les grandes lignes d’une Histoire que les élèves connaissent peu. Expliquer les enjeux.
– Quels étaient les choix de société faits en RDA ? En quoi étaient-ils radicalement différents de ceux qui ont été faits par nos sociétés occidentales (hiérarchie des valeurs, rôle de l’argent, fonction de l’homme au sein de la société, etc.) ?
– Prendre des exemples concrets : chômage, prix des logements, voitures, biens culturels, soins médicaux, etc.
– Réfléchir pourquoi de telles sociétés ont pu se révéler liberticide.
• L’Histoire “anonyme”
– Marc Ferro a proposé ce terme dans les Individus face aux crises du XXe siècle (Ed. Odile Jacob, 2005) pour montrer l’Histoire du point de vue de ceux qui la subissent sans souvent la comprendre.
– Cette réflexion peut nous aider à comprendre ces personnages, leurs espoirs, leurs frustrations aussi, broyés qu’ils furent dans un mouvement de l’histoire qui les dépassait.
• L’Histoire du film
– Réfléchir enfin sur le point de vue du réalisateur. La relation personnelle qu’il a essayé de nous faire partager avec l’histoire douloureuse de son pays. Et la façon avec laquelle il nous permet d’y projeter et de révéler nos propres aspirations
Fiche réalisée par Jacques Petat, Francis Delattre et Isabel Cabeca
septembre 2005