Allyona était complètement épuisée par sa journée de cours. De plus, elle venait de perdre sa mère, il y avait peu de temps et ne s’en remettait toujours pas. De sa chambre, elle entendait ses amis Illyas et Alex se disputer pour le programme du weekend de Pâques. Cette discutions animée lui provoquait un mal de crâne insupportable.
Après de longues minutes, ils se mirent d’accord. Ils iraient faire du camping au Lac des rêves. C’était à 20kms de leur campus.
– "Je trouve qu’il est trop tard pour conduire" suggéra Allyona . En fait, elle ne voulait pas partir mais ce weekend avait été organisé pour elle et elle ne voulait pas les décevoir.
– "Ne t’inquiète pas je suis en pleine forme et un peu d’air frais te feras le plus grand bien lui" répondit Alex.
Quand ils finirent de préparer leur bagage, ils montèrent en voiture, Allyona s’installa à l’arrière et regarda Alex sur sa gauche : elle aimait son visage ovale et son teint bronzé qui faisait ressortir ses yeux verts. Elle se tourna vers la droite et s’attarda sur Illyas. Elle l’appréciait tout autant qu’Alex mais son teint pâle, ses cheveux noirs et son regard perçant lui faisait un peu peur. Elle se regarda dans le rétroviseur et son image ne lui plut pas non plus, des cernes noirs entouraient ses yeux marron et sa coiffure était négligée. Depuis la mort de sa mère elle se laissait aller. Elle préféra donc regarder par la fenêtre le coucher de soleil et elle commença tout doucement à s’endormir avec le bercement de la voiture.
Quand elle rouvrit les yeux, elle était dans sa chambre d’enfance. Dehors, il faisait beau. Elle sortit et se dirigea vers le salon et …
– "Surprise" crièrent en cœur son père, sa mère et son frère. Elle se précipita dans les bras de sa mère. C’était si bon de la sentir contre elle. Mais ce n’est pas possible, ça devait être un rêve mais. Elle ne voulait pas se réveiller.
Sa mère lui prit son visage dans les mains et lui dit :
– "Ma chérie fais attention, ne reste pas avec tes amis, pars le plus vite possible. Écoute-moi bien, pars ! "sa voix prit un ton désespéré ensuite son corps commença à se décharner et des asticots grouillaient sur son visage. Allyona se mit à hurler de terreur. Elle se réveilla en sursaut, tremblante de peur. Son souffle était saccadé, son cœur battait très vite. Alex lui demanda :
– "Que se passe t-il, ça va" ?
– "Oui j’ai fait un cauchemar ce n’est rien".
– "Nous sommes arrivés. Tu va voir ma belle, c’est un endroit magique, je venais souvent ici avec mes parents quand j’étais enfant. Ça va te faire du bien et on va pouvoir pêcher" lui dit Illyas.
Comme c’était la hors saison, le camping était vide. Alors ils s’installèrent en face du lac. Illyas avait raison, c’était un endroit magnifique. La lune se reflétait à sa surface et il flottait un parfum de magie. Son nom, le lac des rêves, lui allait bien. La forêt qui l’entourait était luxuriante.Au loin, elle vit une immense battisse lugubre et imposante.
– "Illyas, c’est quoi ce bâtiment de l’autre coté du lac, il me donne la chair de poule".
– "C’est un hôpital psychiatrique, mais ne t’inquiète pas, il est bien gardé personne ne peut s’en échapper".
– "Non c’est faux Allyona, il y a quelqu’un qui a réussi à s’échapper : un cannibale et il a mangé ses parents. D’ailleurs tu le connais, c’est Illyas !
– "Arrêtes de dire n’importe quoi" !.
– "Pourquoi appelle t-on ce lac le lac des rêves ?"
– " Il y a très longtemps, les indiens venaient ici faire des rituels magiques pour communiquer avec les esprits du lac au moyen de rêves prémonitoires. C’est un lieu sacré pour eux et ceux qui n’étaient pas dignes étaient dévorés par des monstres aux yeux rouges".
– "Arrêtes tu vas lui faire peur".
– "Oui mais c’est la légende du lac des rêves, je sais que Allyona n’est pas superstitieuse".
Ils se mirent tous à rire. Ensuite ils passèrent une bonne soirée autour d’un feu. Malgré la bonne ambiance, Allyona ne se sentait pas très bien. L’image de sa mère lui revenait sans cesse à l’esprit. Mais, elle ne croyait pas aux rêves et elle avait toute confiance en ses amis.
Vers minuit, ils se couchèrent. Allyona s’endormit, apaisée. Plus tard dans la nuit elle fut réveillée par du bruit dehors. Elle sortit de sa tente et regarda autour d’elle. Il n’y avait personne apparemment. Lorsqu’elle voulut retourner se coucher, les bruits recommencèrent avec cette fois plus d’intensité. Allyona regarda autour d’elle et, cette fois, elle aperçut des lumières rouges dans les buissons. Prit de peur, elle courut sans se retourner. Les lumières se mirent à sa poursuite. Chaque seconde les rapprochait. Elle se coinça le pied dans une racine, puis plus rien...
****************
Elle se réveilla dans une chambre d’hôpital. Elle cria et une infirmière ouvrit la porte.
– "Que se passe t-il" ?
– "Qu’est-ce se que je fais là et où sont mes amis" ?
– "Vous et vos amis ont été retrouvés évanoui et blessé dans la forêt. Si vous les cherchez, ils sont dans les chambres à côté". Allyona se leva et sortit de la chambre. Elle alla dans la chambre de gauche et trouva Illyas.
– "Qu’est-ce qui s’est passé hier-soir ?"
– "D’étranges lumières rouges nous ont poursuivis et je n’ai plus revus Alex".
– "Comment ça ? L’infirmière m’a dit que vous étiez dans les chambres à côté".
– "Peut-être que oui, mais quand je me suis réveillé, je suis aller te voir et comme tu dormais je suis allé dans la chambre d’Alex, mais il n’y était pas".
– "Qu’est-ce que tu as à ton bras ?"
– "Je ne sais pas et l’infirmière n’a pas su me répondre".
– "Moi aussi j’ai les mêmes petites blessures, c’est bizarre".
– "Pour l’instant, ce n’est pas grave. Il faut retrouver Alex".
– "Impossible l’infirmière m’a strictement interdit de sortir la nuit".
– "C’est déjà la nuit ! Cela veut dire que j’ai dormi une journée".
– "Oui d’après les médecins, tu as perdu beaucoup de sang".
– "Nous n’avons qu’à sortir discrètement de la chambre".
– "D’accord allons-y".
Illyas et Allyona sortirent et inspectèrent les chambres. Bizarrement, il n’ y avait personne, ni malades, ni Alex. Soudain, ils entendirent un hurlement au fond du couloir. Ils coururent en direction du hurlement, tournèrent à gauche et arrivèrent dans une salle. Tout d’un coup le cri s’arrêta net. Allyona se dépêcha d’ouvrir la porte qui menait à un autre couloir. Là, ils aperçurent une trainée de sang. Horrifiés, ils la suivirent et se retrouvèrent devant une grande porte. Ils la poussèrent avec beaucoup de mal. La salle était très mal éclairée mais une odeur pestilentielle y régnait fortement. Allyona faillit vomir. Ils marchèrent avec précaution, quand tout d’un coup Illyas buta dans quelque chose de mou et de froid. Il s’ agenouilla et fit un bond en arrière, son cœur battait à toute allure et des sueurs froides coulaient le long de son visage.
– "Que se passe t-il Illyas" ?
– "Regardes bien, c’est un cadavre".
Allyona regarda et en relevant la tête s’aperçut qu’autour d’eux il y avait des dizaines de cadavres en décomposition.
Illyas se releva d’un bon et courut vers le fond de la salle suivit de près par Aylliona. Il ouvrit la porte et là, devant leurs yeux, ils trouvèrent les médecins ainsi qu’Alex agenouillés autour d’un cadavre.
– "Regardes Illyas , c’est Alex, on l’a retrouvé".
– "Ne t’approche pas de lui, Allyona, tu ne vois pas qu’il n’ est pas comme d’habitude".
Alex avait un teint blême, des yeux rouges et, de chaque côté de sa bouche, un peu de sang coulait.
– "Oh non ! ils l’ont transformé en vampire. C’est pour ça qu’il n’était pas dans sa chambre Illyas". Ils voulurent reculer mais l’infirmière ferma la porte derrière eux .
– "Je vous avais prévenu de ne pas sortir de votre chambre pendant la nuit, mais comme vous ne m’avait pas écouté tant pis pour vous".
" Nonnnn ! Hurlèrent-ils.
****************
– "Allyona, réveille-toi !"
Allyona se réveilla d’un coup et regarda autour d’elle. Alex était là ainsi qu’Illyas, mais elle était encore dans une chambre d’hôpital.
– "Où suis je" ?
– "Tu es à l’hôpital car on a eu un accident de voiture, tu étais dans le coma"
– "J’étais dans le coma ! Mais depuis combien de temps ?
– "Depuis un mois, mais ne t’inquiète pas, nous sommes là", lui dit Illyas,
– "En tout cas, j’ai fait un cauchemar horrible".
– "Maintenant, on va te laisser te reposer".
Quand ils sortirent de la chambre, l’infirmière rentra pour lui faire des soins. Allyona lui demanda
– "Quel jour sommes-nous aujourd’hui" ?
– "On est dimanche de Pâques".
– "Mais je croyais que j’étais dans le coma depuis un mois".
Là, l’infirmière lui planta une aiguille dans le bras et lui dit
– "Il faut toujours écouter sa maman"et elle se mit à rire
Allyona vit alors comme des canines bien aiguisées lorsqu’elle ouvrit la bouche. Mais il était trop tard pour vérifier, le médicament faisait déjà effet et elle ne pouvait plus bouger.