Le Survivant - Chapitre 1

, par  Germain Bourdaud , popularité : 16%

C’était une sombre nuit d’hiver.
Un homme marchait a pas vifs dans la forêt.
Il marchait en direction du village de Tiranyôr, situé à dix kilomètres vers l’ouest du sien, Cardyôr.
Cet homme marchait depuis maintenant deux heures. Il était habillé d’une tenue discrète, coiffé d’une capuche.
Cet homme avait une mission précise, qu’il ne cessait de répéter dans sa tête.
Tiranyôr était un village beaucoup plus développé que Cardyôr, car il avait sa propre armée, ses propres ressources, et le village deviendra une ville.
Arrivé à la muraille de Tiranyôr, l’homme inspecta les lieux. La porte du village était gardée par quatre gardes, qu’il ne pourrait jamais vaincre en corps-à-corps. Il décida donc d’escalader la muraille. Il s’empara d’une corde attaché à sa ceinture. Il fit un lasso, le lanca, et l’accrocha à un créneau du rempart.
Il monta, et atteignit le haut de la muraille. Un garde l’avait vu, et l’homme l’égorgea avant qu’il ait pu donner l’alarme.
L’homme observa le village. Les toits des maisons étaient plats, sauf celui d’un grand bâtiment au centre du village.
"Exactement comme prévu", pensa l’homme en souriant.
Il sauta de la muraille, et bondissa de toit en toit, jusqu’au bâtiment central. Il tourna autour de celui-ci et trouva une petite porte de secours.
Quand il entra dans le bâtiment, la cheminée était étrangement allumée dans la grande salle principale, et il redoubla de méfiance, prêt à sortir son poignard au moindre bruit.
L’homme semblait chercher quelque chose, et il ouvrit toutes les portes. En observant l’intérieur des pièces, il constata qu’il se trouvait dans la caserne des soldats. Elles étaient remplies d’épées et de boucliers.
La pièce qu’il cherchait se trouvait tout au fond de la grande salle. Elle contenait une immense réserve de charbon. Il sortit un bout de bois, deux silexs et commença a les frotter au-dessus du bois. Quand il s’enflamma, il le jeta dans l’énorme tas de charbon, ce qui provoqua une immense explosion de flammes.
L’homme quitta rapidement la caserne, grimpa sur les toits, et sauta de toit en toit jusqu’à la muraille. Il contempla le gigantesque incendie, s’assied sur un créneau, sorti des gâteaux au miel de sa poche et en croqua un.
Il sentit des particules froides dur son visage.
De la neige.
Tout en dégustant, il se déclara à lui-même en chuchotant :
 Mission accomplie.

Après avoir dégusté ses gâteaux, l’homme descendit de la muraille en rappel avec sa corde, et il disparut dans la forêt. Il parcourut dix kilomètres en courant, et il arriva enfin à Cardyôr.
Cardyôr était un village assez grand pour pouvoir se défendre mais il était encore dépendant d’Afrekya car la capitale lui envoyait beaucoup d’eau et de nourriture.
Le village contenait essentiellement des habitations là ou les paysans, les marchands, et les soldats vivaient.
Cardyô était le chef du village. Il avait une longue barbe blanche, les yeux marrons, presque noirs. Il était vêtu comme un guerrier : une épée était accrochée à sa ceinture, et il portait une cotte de maille sous une tunique verte, comme tout les soldats. On voyait à son allure qu’il avait combattu toute sa vie. Il était toujours aussi fort, malgré ses quatre-vingt trois ans.
Tout les soirs, le conseil du village était organisé dans la place du marché. Dans ce conseil, tout les villageois pouvaient prendre la parole, discutant des initiatives à prendre, des travaux et améliorations à faire. Mais le plus souvent, Cardyô prenait la parole et énonça la liste des problèmes les plus importants. Ce soir-là, c’était l’incendie de Tiranyôr :
 La mission confiée à mon meilleur homme à été un succès, expliqua Cardyô. Espérons que après cet incendie, Tiranyôr cessera de nous voler notre nourriture, nos femmes, nos enfants. Malheureusement, cet homme dévoué à qui j’ai confié la mission, est mort tragiquement dans l’incendie. Cette brave personne a donné sa vie pour sauver notre village, et nous le remercions. Repose en paix, O...
A cet instant, l’homme débarqua au milieu du conseil, retira sa capuche, montrant son visage. Il avait des cheveux marrons, les yeux verts, et le visage dur. Il avait le nez rond, et semblait très musclé. Il portait une tunique verte au-dessus d’une cotte de maille. Une épée et une corde étaient accrochés à sa ceinture. C’était un guerrier.
En débarquant au milieu du conseil, l’homme provoqua la stupéfaction générale.
Durant quelques secondes, tout le monde se tut, fixant l’homme.
Puis Cardyô murmura à lui-même, dans un souffle :
 Odi...
Puis tout le monde se leva et se précipita sur Odi pour le saluer, le remercier, le serrer dans ses bras. Quand tout le monde fut calmé, deux personnes s’avancèrent vers Odi. La première était un homme, de plutôt grande taille, avait les cheveux longs serrés dans une queue de cheval et ressemblait énormément à Odi. C’était Ido, son frère, vêtu de la même tunique de guerrier que lui. Odi le serra dans ses bras. Ido lui murmura à l’oreille :
 Bien joué, p’tit frère.
 Merci, répondit Odi.
Ido était âgé de vingt-trois ans, et Odi de vingt-et-un ans.
La deuxième personne était une femme, tout simplement la plus belle que l’on puisse voir dans le monde. Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux verts, et elle était vêtue, elle aussi, de la tunique verte sur la cotte de maille. Cette femme s’appelait :
 Clara, dit Odi en souriant.
Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Carla lui rendit son étreinte.
 Enfin, tu est revenu, dit-elle en sanglotant.
Cardyô ordonna aux villageois de rentrer chez eux se reposer, ce qu’ils firent. Bientôt, ils ne restait plus que Odi, Ido, Clara et Cardyô dans la place du marché.
Ido demanda à son frère :
 Et comment as-tu réussi à incendier leur caserne ?
 J’ai trouvé une énorme réserve de charbon, et j’ai réussi à la brûler entièrement, provoquant la panique générale.
 Bien fait pour eux, dit Ido. J’aimerais bien voir la tête qu’ils ont fait quand...
Avant qu’ Ido ait pu finir sa phrase, une gigantesque explosion retentit dans une maison a proximité. Clara, Ido, et Cardyô étaient inconscients. Odi essaya de les réveiller, mais sans succès. Il se retourna, et dans la fumée, il vit une personne. Puis deux. Puis trois. Puis dix. Puis cinquante. Puis cent, tous armés jusqu’aux dents.
Les habitants de Tiranyor revenaient se venger.

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