Cristophe Ruggia, réalisateur du film "Le Gone du Chaâba"

, par  Mick Miel , popularité : 9%

Parcours

Né en janvier 1965 à Rueil-Malmaison, de père pied-noir et de mère bretonne, Christophe Ruggia a passé son enfance dans la région de Marseille. Ayant grandi avec des enfants maghrébins des bidonvilles, il se sent très proche de l’enfance du romancier Azouz Begag, mais il n’a mis le pied sur le sol algérien qu’en 1999, pour y présenter Le "Gone du Chaâba".

Venu à Paris pour suivre les cours du Conservatoire Libre du Cinéma français (CLCF) et de Paris VIII, il a été déçu et a plutôt fréquenté la Cinémathèque ainsi que les salles de cinéma. Outre cette formation par la cinéphilie, il a beaucoup appris en travaillant sur une trentaine de courts métrages, occupant successivement tous les postes (décorateur, machiniste, opérateur, monteur, assistant réalisateur...).

En 1988, il fonde la société "Cristal Inn Production" pour produire un disque (avec un chanteur séropositif) et un clip de court métrage sur le sida (Différence positive), dont personne ne voulait.

Il a ensuite produit "Chroniques libanaises" (1989, 26 mn.) sur des enfants du Liban n’ayant connu que la guerre, deux courts métrages de Bourlem Guerdjou : "Un jour d’enfance" (1990, 5 mn.) et "Couleurs d’enfants" (1993, 26 mn.). En 1993, il réalise son premier court-métrage personnel, "L’Enfance égarée". En hommage à "La Nuit du chasseur", son film fétiche, et dans un style épuré, ce dernier raconte l’histoire d’un garçon de douze ans qui cherche à arracher sa sœur de six ans à leur père qui les maltraite. À la recherche d’un copain qui pourrait vendre leur marchandise volée, ils errent dans la cité et s’enfoncent de plus en plus sous terre (dans les caves de la cité) et dans la violence.

Non Algérien, il n’a eu aucune difficulté, dit-il, à se faire accepter par cette communauté sur le tournage du "Gone du Chaâba" en 1994. Il affirme même avoir été “ porté par eux ” et s’être senti “ protégé par les femmes qui faisaient de la figuration, venues en grand nombre de Montreuil et des environs ”.

Il travaille actuellement à l’écriture du scénario d’un long métrage de fiction intitulé Les Diables, histoire d’amour et d’errance de deux enfants trouvés dans la rue. Élevés ensembles de foyers en foyers, ils reçoivent un deuxième choc en apprenant qu’ils ne sont pas frère et sœur comme ils le croyaient.

Filmographie et productions à l’appui, Christophe Ruggia reconnaît avoir “ besoin de parler de la période où les gamins perdent l’enfance sans être encore préadolescents, sur ce qui fait qu’après ils grandissent en marge, un peu différemment ”. Il se souvient avoir vécu ce moment de bascule (variable selon les enfants) à sept ans et demi, à la mort accidentelle de son père en voyage à Alger, et retrouve ces sensations chez beaucoup d’enfants de pays en guerre et de foyers d’accueil : il a besoin de chercher à comprendre ce qui se passe alors.

Dans un entretien inédit recueilli par Yvette Cazaux et Joël Magny, en juin 2000.

Filmographie

Réalisations

 1990 Sové l’Anmou (clips dans le cadre d’une campagne contre le sida aux Antilles - 2 x 45’’ et 2 x 1’)

 1993 L’Enfance égarée (26’, co-prod. : La Sept Cinéma)

 1996 Le Gone du Chaâba, long métrage

 2002 Les Diables

Productions

 1989 Chroniques libanaises, de Rabi Haddad (CM)

 1990 Un jour d’enfance, de Bourlem Guerdjou (CM)

 1991 Set & match, de B. Guerdjou et D. Martin (CM)

 1993 Couleurs d’enfants, de B. Guerdjou (CM)

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