La Nouvelle : mode d’emploi

, par  Claude Fages , popularité : 15%

« Un événement inouï qui a eu lieu »
Goethe
« La nouvelle peut faire entendre, mieux que le roman, le chant intérieur de celui qui écrit »
Louis René des Forêts

« La nouvelle : une littérature d’étonnement »
La nouvelle est le récit d’une rupture avec l’univers quotidien.

Merci à Madame Claude Fagès pour cette synthèse

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« Un événement inouï qui a eu lieu »
Goethe

« La nouvelle peut faire entendre, mieux que le roman, le chant intérieur de celui qui écrit »
Louis René des Forêts

« La nouvelle : une littérature d’étonnement »
La nouvelle est le récit d’une rupture avec l’univers quotidien.

Toute définition étant réductrice, nous vous proposerons ici quelques pistes de travail.

Quelques constantes

La nouvelle est courte : « Faite pour être lue d’un coup, en une fois » Gide

La nouvelle comporte peu de personnages, un seul suffit parfois à occuper la scène.

Les sujets des nouvelles sont restreints. On part d’un évènement ponctuel, mais il est unique et étonnant. La notion de transgression se retrouve à des degrés plus ou moins forts dans les nouvelles.

La narration se fait sur le principe de la concentration de tous les fils du récit vers un élément central, sur le principe de la sobriété.

Si le roman est inséparable de la notion d’épaisseur du temps, la nouvelle est attachée à celle d’instant, mais c’est un instant de crise. Dans la mesure où la nouvelle est le récit de la résolution d’une crise, elle est centrée sur un élément, un personnage et se déroule dans un temps très bref.

Le moment de crise est lié au secret. Tous les personnages de nouvelles ont une faille qui les pousse à rechercher la résolution du problème qu’elle pose.

Tous les styles peuvent s’y exprimer : comédie, farce, tragédie, picaresque, autobiographie, réalisme, merveilleux, fantastique.

Ecrire et lire ne sont que les deux faces de la même activité.

(Répond aux questions : où, quand, comment ?)

Comme dans n’importe quel texte de fiction, il faut distinguer dans la nouvelle, auteur et narrateur.

L’auteur c’est l’écrivain, celui qui existe en réalité. Le narrateur c’est celui qui raconte l’histoire, mais n’existe qu’en mots dans le texte.

Le choix du discours est donc important, car il permet de savoir de quelle place parle le narrateur, quelle part il prend dans le récit. Il faut donc repérer les alternances des points de vue narratifs : qui parle et à qui ? Le moyen technique le plus courant c’est le discours indirect libre ou du monologue intérieur.

(Répond à la question : qui raconte ?)

Le choix du ou des points de vue à partir duquel l’histoire est racontée, constitue la décision la plus importante que doit prendre l’auteur, car elle affecte la manière dont les lecteurs vont réagir aux personnages et à leurs actions.

3 points de vue possibles

Point de vue omniscient : Les informations données par le narrateur dépassent le savoir des personnages

Point de vue interne : les informations données par le narrateur coïncident avec le savoir d’un personnage.

Point de vue externe : c’est la vision du dehors. Les informations données par le narrateur restent en deçà de ce que sait le personnage.

(Répond à la question : qu’est ce que je veux dire et faire passer comme message au lecteur ?)

STRUCTURE DE LA NOUVELLE

Les deux moments les plus importants de l’écriture de la nouvelle sont le début et le dénouement, la chute. Le début peut également être une provocation, une remise en cause des conventions romanesques.

1 Début

Attention : « Si la première phrase de la nouvelle n’est pas écrite en vue de préparer l’impression finale, le texte est manqué dès le début ». Baudelaire

La nouvelle comporte peu de personnages, souvent un seul.
Les thèmes sont restreints, on part d’un élément ponctuel, mais il est unique.

On peut s’inspirer de scènes vues ou vécues, d’histoires racontées, de faits divers, de rêves, de souvenirs, ...

2 Complication

La nouvelle est attachée à la notion d’instant de crise lié à un secret. Ces instants sont variés, à l’occasion d’un moment particulier, promenade, rencontre, héritage, voyage, quelqu’un prend conscience d’un problème latent jusque là. Un instant de crise qui éclaire une vie. Exceptionnel il ne se reproduira plus et le personnage en a conscience.

La notion de transgression se retrouve à des degrés plus ou moins forts dans toutes les nouvelles. La nouvelle est le récit d’une rupture avec l’univers quotidien. Dans leur banalité tous les personnages ont une faille qui les pousse à rechercher la résolution d’un problème.

3 Dynamique de l’action

Le cours de la narration se fait sur le principe de la concentration des fils du récit vers un élément central. De nombreuses nouvelles sont construites autour d’un objet symbolique qui ne révèle sa charge que progressivement. Par son sens latent, l’objet symbolique donne un sens second à l’histoire : sens moral ou psychologique ou double sens.

4 Résolution

5 Etat final

Voir en ligne : Sources CDDP "Ecrire sur l’Exil"

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